L’ORGANISATION SOCIALELes caravanes Rasvan sont dirigées par les femmes les plus âgées du convoi. Leur connaissance et le soin qu'elles ont apporté à développer la famille font d'elles les mères du convoi et leur accorde plusieurs pouvoirs : Elles décident de l'itinéraire, elles décident où et quand le convoi s'arrête et elles président aux festivités et aux cultes. De part ces attributions, elles s'occupent également volontiers des contacts avec les autres convois Rasvan et des villages que le convoi visite.
Chaque convoi est dirigé par une, ou parfois plusieurs matriarches. Pour atteindre ce poste, l'âge est évidemment important et il est donc rare de voir une matriarche avoir moins de 100 ans. Il est également nécessaire d'avoir réalisé un rite initiatique important pour le convoi (voir la partie rites initiatiques). Lors de la nomination, les anciennes tiennent également compte des hauts-faits dans la vie de la candidate matriarche et de ses contacts (autres convois, villes et villages sur les itinéraires).
Si les femmes sont tournées vers le convoi et ses membres, les hommes Rasvan sont quant à eux tournés vers l'extérieur. Ils s'occupent par exemple systématiquement de la défense du convoi et du commerce.
En plus de ces attributions revient aux anciens hommes Rasvan (considérés comme étant au crépuscule de leur vie) de décider des rites initiatiques pour les jeunes hommes. Ils suivent pour cela l'exemple du dieu Toktam.
LES ITINÉRAIRESLes Rasvan sont des nomades spirituels, qui ne conçoivent pas la vie sans le voyage. Sous l'impulsion des matriarches, les convois sont en perpétuel mouvement, et restent rarement plus d'une semaine sur un lieu spécifique.
Leurs itinéraires peuvent par contre être long : certains convois prennent des itinéraires si longs qu'il leur faut près de 10 ans pour revisiter un même lieu.
La connaissance des itinéraires fait partie intégrante de l'enseignement des matriarches Rasvan, qui compilent ces enseignements et les partagent oralement à leurs pairs de confiance. Elles sont par contre peu enclines à partager leurs connaissances avec des étrangers.
Un itinéraire n'est pas seulement un voyage d'un point A à un point B. Plusieurs éléments motivent les matriarches à entreprendre certaines traversées : les lieux qui se trouvent sur le chemin (des lieux saints, des ruines, des villes et villages), la difficulté des terrains à traverser (qui peut être vu comme rite important à passer pour le convoi), un lieu de rencontre pour les convois Rasvan. Pour les matriarches, la destination n'est que rarement plus importante que l'itinéraire à emprunter.
Les convois Rasvan circulent à travers tout le continent de Brana et empruntent généralement les mêmes itinéraires, génération après génération. Chaque convoi disposant de ses propres itinéraires, ils forment une toile connectant tous les lieux du continent ce qui participe au partage d'information et au commerce.
Evidemment, ces nombreux voyages font des Rasvan des cibles parfaites pour les seigneurs les plus suspicieux. Leur tendance à faire circuler l'information leur octroi malgré eux un statut d'espions, et les villes refusent généralement l'entrée aux Rasvan s'en approchant. Les plus petites agglomérations voient d'un meilleur œil ces voyageurs pacifiques, qui emportent avec eux des vivres et des biens exotiques qui leur font défaut.
Les étrangers sont bienvenus dans les convois pourvu que leurs intentions soient bonnes, qu'ils soient visiblement pacifistes et qu'il ne s'agisse pas de rejoindre définitivement le groupe. Les Rasvan font évidemment une place temporaire à tous les individus perdus et blessés qu'ils pourraient rencontrer sur leur route, comme leur enseigne l'hospitalité des nomades. Les individus nocifs sont écartés du groupe et parfois même laissé pour compte dans des lieux dangereux. Dans tous les cas, ce sont les matriarches qui statuent sur le devenir de ces étrangers.
Il est important de noter que la navigation n'est pas bien vue par les Rasvan. A l'image du dieu Jahanshah, les marins sont vu comme des marginaux ou pire, des exilés. Il arrive toutefois qu'une caravane réclame à un de ses jeunes hommes de suivre la voie du dieu en effectuant une quête en mer en guise de rite initiatique.
HistoriqueIl est difficile voire impossible de retracer l'histoire des Rasvan, tant celle-ci est ancienne et désormais empreinte de légende.
Au départ, il est dit que le premier convoi était formé des dieux Rasvan considérés comme "les premiers nés". Cette famille s'est étendue naturellement avec le temps, faisant de ce convoi un impressionnant rassemblement de plusieurs milliers d'individus.
Les matriarches racontent que c'est la mort de Sarabdim qui mena à la fin du premier convoi. Plusieurs convois se formèrent alors pour arpenter le monde, et découvrir les mystères que la déesse des illusions avait laissé derrière elle. Certains des convois les plus anciens dateraient de ce moment, bien que cela ne soit prouvé que par la parole des anciens.
RELATIONS AVEC LES GRANDES NATIONSDepuis longtemps déjà, le Califat Hadursha a refusé l'accès à ses villes principales aux convois Rasvan. Certains Wali font même circuler des rumeurs nocives sur les convois en les qualifiant de voleurs et de mécréants impurs. Cela a forcé les Matriarches à s'adapter, et plus aucun convoi ne fait escale dans les villes principales.
Au sultanat, la situation est similaire, et les nomarques craignent bien souvent que ces voyageurs pacifiques visitent leurs tombes ancestrales et fassent commerce des reliques et objets funéraires (ce qui est un crime capital). Ils font donc face dans ces contrées à des rejets spécistes.
Les satrapes et les fonctionnaires du Négus tolèrent un peu plus que les autres nations la venue des convois. En effet les satrapes voient un intérêt à récolter les rumeurs du monde et commercer avec les convois, alors qu'au Négusat les déplacements font partie intégrante de l'organisation sociale.
Il arrive d'ailleurs que certains amis et alliés des matriarches soient autorisés à voyager au sein du convoi, et profitent de ces escortes pour traverser le continent.
Quelques convois s'aventurent jusqu'aux portes de la Sérénissime et y font commerce. Pesaro (la ville la plus au sud de la confédération) accepte volontiers la venue des nomades mais encadre ces venues par de forts contingents armés (pour rassurer la population), ce qui déplaît bien souvent aux matriarches.
Le despotat, quant à lui, a fermé purement et simplement ses frontières à tout visiteur. Y compris les convois Rasvan.
Il se dit que certains convois vont bien plus loin au sud, et traversent des régions empruntes de mystères.
CULTES ET CROYANCESOn dit que le panthéon Rasvan est une grande famille, formée des premiers parmi leur espèce. Avec la mort (présumée) de Sarabdim, les anciens dieux se sont séparés pour retrouver les messages que la déesse aurait laissé dans son passage. Cela aurait créé les différents convois Rasvan.
Voir la liste des dieux dans la partie sur les Panthéons.
Plusieurs croyances habitent toutefois les convois Rasvan, les faisant réagir et agir de manière singulière pour d'autres peuples/cultures.
Concernant la mort, celle-ci doit absolument venir lorsque l'individu est conscient et éveillé. Mourir durant son sommeil est pour les Rasvan la preuve que Sarabdim n'a pas souhaité protéger l'individu de l'illusion de la mort, et que celle-ci s'est finalement montrée réelle. C'est pourquoi les individus âgés et prêts à mourir sont veillés par les plus jeunes, qui en prennent soin et s'assurent qu'ils soient éveillés pour pousser leur dernier soupir.
Les Rasvan ne pratiquent traditionnellement pas la nécromancie, et font généralement des buchers pour leurs morts. La fumée et les centres peuvent ainsi plus facilement monter au ciel et rejoindre les autres anciens. Ces bûchers sont l’occasion de grandes célébrations pour les membres du convoit, qui se soude autour des adieux faits au mort.
Le ciel étoilé est en effet peuplé des âmes des anciens Rasvans, partis rejoindre la Grand-mère, Anosheeh. Les pierres stellaires sont donc révérées par ce peuple, qui y voit un présent de leurs ancêtres. Des objets religieux et des armes sont parfois réalisés dans ces matériaux.
Refuser de boire un thé offert dans une tente, lorsque l'on a accepté l'hospitalité est très mal vu par les Rasvan. Cela est très régulièrement pris comme une insulte. La plupart des négociations ont lieu autour d’une bouilloire, et les accords scellés autour d’une tasse fumante.
La mer est un lieu dangereux, habitée seulement par des individus rejetés, perdus ou bien trop aventureux pour leur propre bien. Même si la mer est regardée avec dédain, son utilité est prouvée et les Rasvan ne sont que réticents à voyager par barques ou bateaux, même si la majeure partie n’en a jamais l’occasion au cours de sa vie.
La sédentarisation est une mauvaise réponse à l'énigme que nous a laissée Sarabdim, car celle-ci souhaitait que le monde et ses mystères soient vus et appréciés. Rester au même endroit est une manière de s'opposer à sa volonté.
L’esclavage est réprouvé, car il n’y a rien de pire pour un être que d’être privé de la liberté, surtout sa liberté de mouvement. Les Rasvan n’ont pas de mal à cacher et protéger des esclaves en fuite.
LE COMMERCELe commerce est important pour les Rasvan. Fonction essentiellement réservée aux hommes, c'est pour eux un moyen commun de contribuer au bien être de la caravane.
A l'exception des esclaves et des reliques/objets de culte, bien peu de choses ne sont pas commercées par les Rasvan. Ils voient en chaque objet un moyen de faire circuler les biens entre les villages et les peuples.
Les convois Rasvan sont relativement riches, du fait des ressources précieuses qu'ils transportent sur de grandes distances. Cela attire évidemment l'avidité des brigands, qui se frottent alors aux puissants guerriers et mages Rasvan.
LES RITES INITIATIQUESLa vie au sein d'une caravane est faite de nombreuses étapes clefs que les individus passent avec le temps, et plus ou moins d'aide de la part de leurs proches. On compte parmi ces étapes les rites initiatiques et les pèlerinages.
Les rites initiatiques sont toutes les épreuves individuelles données par les matriarches pour les femmes et jeunes filles, ou par les anciens pour les hommes et les jeunes garçons.
Pour les femmes, les rites initiatiques visent généralement l'apprentissage du lien familial, de la maternité, des responsabilités et de l'importance de la foi. Les matriarches demandent régulièrement aux jeunes Rasvan d'effectuer une mission pour la collectivité avant leurs premières règles. Il peut s'agir d'aller à la rencontre d'un autre convoi Rasvan pour y apprendre des enseignements, d'organiser des célébrations religieuses, de confectionner un drap unique, ... A l'âge adulte, un deuxième rite de passage leur demande de boire un élixir de maternité, qui procure une douleur intense et d'y résister en chantant des prières aux dieux. Cette épreuve sert à la fois à montrer la volonté des futurs mères mais aussi à préparer ces dernières aux douleurs des accouchements. Enfin, un dernier rite existe pour les plus anciennes qui voudraient pouvoir devenir matriarche. A cet égard, les rites consistent bien souvent à gérer des situations vues comme impossibles de sorte à éprouver l'ingéniosité et la résilience des futures mères du convoi. Il peut par exemple s'agir de guider un troupeau de dromadaire, seule, à travers un désert aride et ce sans perdre aucun bétail. Bien souvent, ces rites initiatiques sont des métaphores pour les fonctions que doivent tenir les femmes dans la société Rasvan.
Les jeunes adolescents de leur côté doivent souvent effectuer des rites plus pragmatiques, de sorte à évaluer leur bravoure, leur dévouement aveugle, leur force physique, intellectuelle et mentale. Leur rite, souvent très difficile, est décrit par les Anciens du convoi et doit être réalisé comme ceux-ci l'ont exprimé. Bien souvent, ces missions éloignent les jeunes hommes de leur convoi durant de longs mois, voir des années. Il peut s'agir de récupérer des objets ou des ressources rares dans un lieu difficile d'accès, de combattre un monstre semant le chaos dans une région ou encore d'aider un village à réaliser certaines missions temporaires (création d'un pont, par exemple). De nombreux jeunes rasvan meurent durant leur rite, mais cela est vu comme le cycle naturel des choses. Une fois adultes, il arrive que les jeunes hommes quittent leur convoi pour un autre et ce sur décision des anciens. Ceci favorise l'amitié entre les convois, et contribue à la mixité des familles. En cas de mariage inter-convoi, c’est toujours l’homme qui rejoint le convoi de sa femme.
Les pèlerinages concernent à la fois les hommes et les femmes Rasvan, et sont moins encadrés que les rites de passage. Il s'agit bien souvent d'une initiative personnelle effectuée par un individu, qui se sent le besoin de s'écarter du convoi et de se ressourcer seul dans un lieu qui l'inspire. Pour certains, il s'agit également d'éprouver la douleur de la solitude et de retrouver le plaisir du tissu social. Ces pèlerinages peuvent durer plusieurs longs mois, et sont souvent précédés par des cérémonies religieuses (à Mahasti) destinées à bénir le voyageur dans son périple solitaire en lui accordant la force du convoi tout entier. Il n’est pas rare cependant que les lieux de pèlerinage ne soient intégrés à l’itinéraire du convoi, afin d’être les témoins des rites initiatiques.
Sujet: Guide général des convois Rasvan 
Mar 18 Juin - 9:47
