Les Teotl

Apparus il y a 3000 ou 4000 ans, les dieux aztèques n’ont pas de nom pour leur panthéon. Les autres tribus divines les appellent habituellement les Teotl. Capricieux et cruels comme aucun autre panthéon, les dieux aztèques sont assoiffés de sang, agressifs et violents. Le plus souvent, ils engendrent des scions avec des mortels descendant des tribus qui parlaient le nahuatl, partout où ils trouvent des gens ayant ces origines.
Pour les Teotl, la continuité est plus importante que la communauté ou l’individu. Un individu spécifique n’a aucune importance. Pas plus qu’un village spécifique, une famille, un clan ou une nation. La question essentielle pour ce panthéon est que le soleil continue sa course quotidienne, que la lune se lève à son tour dans le ciel, et que les étoiles continuent de briller à la place qui est la leur. Mais la normalité et la régularité astronomiques requièrent un sacrifice sanglant, et même si les autres dieux déplorent les méthodes des dieux aztèques, ils ne peuvent nier que le calendrier continue au moins à se dérouler selon son rythme normal et habituel.
De toutes les tribus divines, les Teotl sont les moins concernés par les ordres du Destin ou la mort possible des dieux. Ils sont les dieux les plus sujets aux variations de forme et aux changements apparents de dessein, et les moins soupçonneux à l’égard des ambitions de leurs scions. Évidemment, une part de leur attitude insouciante vis-à-vis de leurs enfants vient de leur conception de la souffrance et de la mort. Quel meilleur sang répandre pour assurer la continuité du cycle solaire que celui d'un glorieux enfant des dieux ?
Les Teotl ont évidemment des faiblesses, et leur plus grande pierre d’achoppement est leur besoin désespéré de sang. Le sang alimente et accélère toute la magie et les pouvoirs divins aztèques, et si Quetzalcóatl n’a besoin que d’une goutte de sang pour la plupart de ses œuvres, il semble qu’il en faille un plein sceau à Huitzilopochtli. Les autres dieux se demandent dans quelle mesure il s’agit d’une préférence personnelle ou d’une nécessité incontournable. Quoi qu’il en soit, les Teotl ont besoin de sang, du sang animal ou humain récemment versé, pour accomplir leur part dans la préservation de la réalité. Leurs scions sont soumis au même besoin.

Vertus associées
Conviction, Courage, Devoir, Loyauté

Chalchiuhtlicue est une des déesses les plus aimées et révérées des Teotl, la maîtresse des rivières, des sources et des lacs. Belle et normalement douce de tempérament, sa nature devient de plus en plus sauvage à mesure qu’on s’éloigne des côtes et pour cette raison les Aztèques hésitaient à s'aventurer trop loin dans les eaux salées. Comme femme de Tlaloc, elle l'aide en dispersant sa pluie à travers le pays grâce à ses rivières et à ses sources ; elle est également la protectrice des femmes venant d’accoucher et des enfants trop jeunes pour se défendre.
De nos jours, Chalchiuhtlicue apparait sous la forme d’une aide-soignante dans une maternité, de la dirigeante d’un comité de soutien pour mère célibataire, ou d’une écologiste militant pour empêcher la pollution des cours d’eau. Qu’elle que soit son apparence toutefois, tout le monde remarque que sous son caractère de femme calme, posée et sympathique, un tempérament plus houleux est présent sous la surface.
Les scions de Chalchiuhtlicue travaillent d’ordinaire dans des professions liées aux enfants et sont reconnus pour leur calme, leur gentillesse et leur bienveillance … ainsi que pour le fait qu’il ne faut pas les énerver. Ces éclats de colère sont toutefois rares.

Déesse de l'accouchement et moissonneuse d'âmes. Cihuacoatl était la déesse des sages-femmes, de la maternité et de la fertilité. Elle est aussi la protectrice des femmes ayant perdu un enfant, car selon la légende elle aurait perdu un fils de cette façon, et serait inconsolable depuis. L’accouchement étant considéré comme une bataille par les aztèques, elle a également une fonction guerrière très prononcée, armée d’un bouclier et d’une lance, ou de plusieurs couteaux sacrificiels, elle a sous ses ordres les Cihuateteo, qui sont les esprits des femmes mortes en couche.
À notre époque, Cihuacoatl hante les carrefours, inconsolable, car se serait à un carrefour, qu’elle aurait perdu son fils. Que ce soit, une vieille dame qui revient de l’enterrement de l’un de ses enfants ou une jeune femme venant de faire une fausse couche, sa situation est toujours triste et elle parait toujours avoir pleuré quelques minutes auparavant.
Cihuacoatl n’a pas de scions naturels, même si elle pourrait en avoir, le souvenir de son enfant perdu, est trop présent dans son cœur, et elle refuse de risquer de revivre ça. Alors elle adopte parfois un scion d’un autre dieu. En tant que mère, elle reste distante, elle ne s’implique pas, ayant peur de trop s’attacher.

Le visage noir, décoré de tatouages bleus et la jambe gauche couverte de plumes rouges et jaunes, Huitzilopochtli est le dieu aztèque de la guerre et du soleil. Il a vaincu les Quatre Cents du Sud équipé de son armure de coton, de ses quatre javelots garnis de duvet d’aigle, d’une torche en forme de serpent turquoise et d’un bouclier en roseau. Appréciant les boucles d’oreilles et les bijoux en or, il adore le sang provenant des guerriers déshonorés. Les Aztèques étaient son peuple élu et il développa en eux un amour immodéré pour le combat et les sacrifices.
À l’époque moderne, Huitzilopochtli a travaillé comme technicien de laboratoire dans une banque du sang, kidnappeur professionnel, mercenaire et commandant d’un escadron de la mort. Les gens qui ont survécu à une rencontre avec lui se rappellent des yeux froids, un air sévère et une dangereuse rage difficilement contrôlée. Même sous l’apparence d’un homme, il dégage une formidable sauvagerie bestiale.
Les scions de Huitzilopochtli sont habituellement effrayants eux aussi. Même dans des carrières relativement pacifiques comme ornithologues et ethnologues, leur potentiel de fureur est toujours proche de la surface. Les dieux considèrent les enfants du « Colibri de Gauche » comme des assassins et des soldats d’assaut, bref des instruments brutaux à envoyer au front et non des outils d’une grande subtilité.

Mictlantecuhtli est le seigneur du Mictlan, le royaume aztèque des morts et des esprits. Décharné avec des cheveux noirs parsemés d’étoiles blanches, ses mains ressemblent à des serres assez puissantes pour déchirer les âmes en lambeaux. Il porte une tenue faite d’écorce et son foie pend d’un trou béant dans son abdomen.
À l’époque moderne, Mictlantecuhtli a été un petit bureaucrate au sein de gouvernements et de services clients de grandes sociétés. Le dieu aztèque de la mort souffre d’une tendance sadique et adore voir combien il est destructeur pour l’âme des gens de les confronter à des obstacles infranchissables qui les empêchent d’obtenir l’aide dont ils ont besoin. Les compagnies d’assurance et les établissements de soins médicaux sont particulièrement réjouissants pour lui, et il aime pousser un mortel à combattre pour quelque chose qu’il veut, pour finalement se rendre compte qu’il n’en voulait pas vraiment. Même sous une forme humaine, son visage rougeaud moucheté de tâches malsaines fait tressaillir les mortels la première fois qu’ils le rencontrent.
Les scions de Mictlantecuhtli sont un peu moins aigris et irrités, mais tous semblent éprouver du plaisir à causer un certain degré de souffrance aux autres. Cela fait partie de leur charme et de leur nature profonde. Peu de gens comprennent qu'ils sont malheureux et que leur père les a façonnés ainsi afin de pouvoir se délecter de leur détresse.

Quetzalcóatl, le plus intelligent, le plus pacifique et le moins sanguinaire des Teotl, a été dans son incarnation légendaire un prêtre et un roi, un bâtisseur et un législateur, un ingénieur, un astronome et un médecin. Blanc de peau, à la barbe et aux cheveux argentés, Quetzalcóatl est grand et athlétique, vêtu des brillantes plumes vertes et rouges de l’oiseau dont il porte le nom. Ne réclamant de sacrifice sanglant qu’une fois l’an, le dieu du serpent à plumes pousse les mortels à créer de la beauté et de l’art, à vivre dans la joie du moment présent et à atteindre leurs ambitions les plus hautes, à la fois en tant qu’individus et en tant que société. Il est le dieu des âges d’or.
À l’époque moderne, Quetzalcóatl s’attache rarement longtemps à la même identité. Il peut être un artiste peintre le matin, un vieil ingénieur l’après-midi et un amant inexpérimenté le soir. Il aime danser jusqu’à l’aube, une calculatrice numérique dans la poche pour pouvoir au matin calculer la limite d’élasticité des poutrelles d’acier du gratte-ciel en construction sur lequel il travaille. Il est toujours très bien habillé pour l’occasion (quelle qu’elle soit).
Ses scions sont tout aussi dynamiques, menant de front une bonne centaine de projets. Ils inspirent chez les autres des chefs-d’œuvre d’habileté artisanale et s’amusent à créer des phénomènes culturels mondiaux, comme de nouvelles tendances dans la mode ou le renouveau d’anciennes formes de musique. Ils sont toujours à l’avant-garde de la dernière nouveauté dans le vent. Ils sont aussi presque toujours exténués, et leurs succès leur valent d’amères jalousies.

Domaines de prédilection : Itztli – Animal (quetzal) – Ciel – Santé
Attributs épiques de prédilection : Charisme – Intelligence

Compétences associées : Commandement – Culture – Investigation – Médecine – Mêlée – Science

Puissant dieu des montagnes et des tremblements de terre, Tepeyollotl gouverne à la terre sauvage et indomptée. Dieu coléreux et caractériel, il prend vite ombrage des incursions sur son territoire, et il convient de l’apaiser et de l’amadouer avec différentes offrandes. Prenant souvent la forme d’un jaguar, son animal sacré, on ne le voit généralement pas arriver avant qu’il ne soit trop tard.
À notre époque, quand Tepeyollotl descend dans le Monde s’est rarement amicalement. Que ce soit le projet d’un entrepreneur pour creuser un tunnel sous une montagne, ou la construction d’une station de sport d’hiver, Tepeyollotl est là pour s’opposer au projet, d’abord officiellement, puis rapidement en sabotant les travaux.
Les scions de Tepeyollotl voient rarement leur père, ce dernier ne voyant pas l’intérêt de s’occuper d’eux plus que nécessaire. Ils suivent généralement des carrières en rapport avec la montagne, que ce soit des spéléologues ou des alpinistes.

Appelé le Seigneur du Miroir Fumant, Tezcatlipoca est le dieu du Destin et celui qui apporte la discorde et le vice. Il possède de grands pouvoirs créateurs comme Quetzalcóatl, mais les utilise dans des buts malveillants et plonge dès qu’il le peut les mortels dans des cycles de destruction et de création nouvelle. Son miroir d’obsidienne montre le futur et peut prédire la famine, mais ses images sont des visions déformées, tout comme l’obsidienne renvoie les couleurs diffractées. Il est toujours jeune et amputé du pied droit, toujours terriblement beau et toujours dérangé.
À l’époque moderne, il est souvent apparu sous la forme d’un chef de bande entraînant des jeunes gens dans des aventures dangereuses. Ses autres rôles incluent un artiste de scène ou un acteur, un soldat fomentant une rébellion, un ingénieur complotant de monter sa propre boîte, un avocat d’affaires et un animateur radio. Ses objectifs premiers sont toujours de susciter la controverse et la consternation, et il est très doué pour cela.
Les scions de Tezcatlipoca ont des dispositions similaires, mais généralement dans des buts légèrement différents. La controverse pour la controverse n’a pas vraiment d’intérêt et beaucoup l’utilisent comme un moyen d’atteindre des objectifs particuliers. Ils font de bons activistes sociaux et de bons agents politiques, véritables chiens d’attaque pour les causes qu’ils choisissent de défendre. Ils agissent sans se faire remarquer jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour que leurs victimes puissent s’échapper. Peu des rejetons de Tezcatlipoca parviennent un jour à comprendre qu’ils choisissent ces rôles pour renforcer le tissu de la réalité et non pour accomplir des objectifs personnels.

Tlaloc, dieu de la pluie et des nuages, a toujours été là. Les Aztèques en ont hérité en même temps que Xipe Totec, et n’ont depuis jamais pu s’en débarrasser. Les yeux globuleux, un gros nez, de longues canines et un penchant pour les boucles d’oreilles, Tlaloc incarne dans les mythes la relation entre la terre et la pluie dans la production des céréales et de la nourriture. À la différence des autres dieux, le dieu de la pluie ne reçoit pas des sacrifices uniquement pour étancher sa soif de sang, mais aussi pour lui donner le pouvoir de maintenir l’équilibre, afin que l’eau mais aussi la sécheresse arrivent au bon moment.
Totalement enchanté par l’époque moderne, Tlaloc aime voyager. Il a fait le touriste en Europe et en Asie, à travers tout le continent américain, en Afrique et même en Australie. Il aime parler des endroits où il est allé et de ce qu’il y a vu, mais il se fâche si vous ne le croyez pas ou si vous essayez de couper court à la conversation. Il a travaillé comme guide d’une grotte, archéologue, ingénieur, médecin et enseignant, uniquement des métiers lui permettant d’être en contact avec des enfants et de jeunes adolescents (leurs cœurs sont plus tendres à manger). Il aime par-dessus tout les sacrifices par noyade, aussi la profession d’instructeur de plongée sous-marine est-elle l’une de ses préférées.
Les scions de Tlaloc partagent habituellement l’amour de leur père pour la vie moderne et utilisent les dernières technologies à la mode, mais sont en même temps très attachés à la tradition. « Le meilleur de l’ancien et du nouveau » ferait une bonne devise familiale pour la plupart d’entre eux. Ils aiment sincèrement aider les autres et choisissent souvent des métiers qui leur permettent de se rendre utiles. Ils souffrent toutefois de désirs malsains et de cauchemars troublants qu’ils se sentent presque toujours forcés d’accomplir.

Domaines de prédilection : Itztli – Ciel – Fertilité – Santé – Terre
Attributs épiques de prédilection : Apparence

Compétences associées : Commandement – Corps à corps – Culture – Discrétion – Médecine – Survie

Tlazolteotl est la déesse des ordures, que cela concerne les systèmes de retraitement des eaux, les excréments humains ou les détritus mentaux issus de problèmes psychologiques. Elle a le pouvoir de tout nettoyer. Sa position favorite est accroupie, que ce soit pour déféquer, accoucher ou forniquer et elle peut obtenir de n’importe qui qu’il lui raconte l’histoire de sa vie, avec tous les détails les moins avouables et les moins reluisants. Elle est assez jeune et belle pour entraîner les mortels les plus pieux dans la luxure et la ruine morale. Qu’elle soit si avide d’entendre tous les détails de leurs vices et de leurs émotions les plus noires ne fait qu’augmenter son pouvoir.
À l’époque moderne, Tlazolteotl a travaillé comme styliste, psychologue, barmaid, assistante sociale, prostituée, chanteuse de cabaret, pop star pour ados, éboueur, plombier et femme de ménage. S’il existe une profession à laquelle les gens racontent leurs désirs les plus intimes, elle en sera. Les gens tendent à l’idéaliser lorsqu’ils se rappellent d’elle, mais se souviennent qu’elle était distante sur le plan émotionnel et ne révélait quasiment rien sur elle tout en ne cessant de poser des questions. Personne n’a jamais réussi à connaître la véritable Tlazolteotl ; elle était trop occupée à les dépouiller de leurs immondices les plus personnels et les plus ignobles.
Les scions de Tlazolteotl sont pareillement capables de siphonner les secrets dans les replis de la conscience des gens. Ils font d’excellents fouilleurs de poubelles qui trouvent facilement des choses utiles au milieu de montagnes de déchets. Séduisants mais émotionnellement détachés, ils ont généralement une vie sexuelle très active mais des difficultés à établir des relations authentiques et sincères.

Déesse des devins, des médecins, des peintres, et des professeurs, Toci est la grand-mère bienveillante des Teotl. Semblant trop âgée pour tenir encore debout, Toci est encore pleine de vigueur et d’entrain pour son âge. Elle possède tout un attirail de conseils et d’astuces sur un nombre improbable de sujets, astuces qu’elle partage volontiers avec les autres d’ailleurs.
À l’époque actuelle, Toci prend toujours l’apparence d’une personne âgée. Elle peut incarner la vieille nourrice dont les protégés se souviennent avec tendresse, l’ancienne institutrice qui reçoit encore les visites de ses anciens élèves, ou simplement la vieille dame du supermarché qui engage spontanément la conversation avec les gens. Qu’elle que soit son apparence, elle a toujours des conseils à prodiguer, que l’on souhaite entendre ses conseils ou pas n’a que peu d’intérêt pour elle, elle les donne quand même.
Les scions de Toci font toujours un peu plus vieux que leur âge véritable. Quel que soit la carrière qu’ils ont choisi d’entreprendre (et ils ne suivent pas de schémas de précis à ce sujet), ils se dégagent d’eux une impression de sagesse qui incite les autres à venir cherche conseil auprès d’eux, que les scions le veuillent ou pas.

Dieu du maïs et des graines qui poussent dans la terre, Xipe Totec représente la mort se transformant en une nouvelle vie. Comme tous les Teotl, il a besoin d’au moins un peu de sang pour accomplir son œuvre, mais il lui faut également la peau d’un humain ou d’un animal. Car ses pouvoirs les plus puissants exigent qu’il porte la peau d’une victime sacrificielle. Une fois son corps doré revêtu de cet horrible vêtement, Xipe Totec est capable de créer de l’or à partir de rien, d’amener les graines à germer dans le sol, de donner la maladie ou la santé, de garantir le cycle des saisons et d’écarter de son chemin toute engeance, voire même un Titan. De plus, il est en mesure de prendre les attributs mortels et les compétences de l’être spécifique dont il porte la peau. Lorsqu’il enfile une peau comme une femme lacerait un corset, il peut devenir totalement et pleinement cette personne.
À l’époque moderne, Xipe Totec aime être un acteur ou un musicien. Il aime être sur la scène et exercer son art devant des gens, encore que ses actes soient généralement choquants pour le public et sanglants, car ce qu’il préfère montrer c’est le processus dont il est le dieu, celui de la vie, de la mort et de la renaissance. Il a aussi travaillé comme jardinier, architecte paysagiste, fermier et éleveur. Les gens se rappellent de lui comme d’un solitaire qui reste isolé pendant de longues périodes durant l’hiver, alors qu’il devient sociable et ouvert au printemps, en été et en automne. Habituellement, il organise une grosse fête vers le milieu ou la fin du mois de mars. Un de ses invités disparaît de sa fête durant un moment, le temps que Xipe Totec se sente à l’aise dans sa nouvelle peau. Il en a déjà des milliers.
Les enfants de Xipe Totec sont tout aussi intéressés par les cycles de la mort et de la renaissance. Ils travaillent dans des laboratoires sur l’ADN et les traitements contre le vieillissement, écrivent de la poésie et des romans destinés à leur conférer une sorte d’immortalité, ont des relations sexuelles dans le but spécifique d’engendrer une ribambelle d’enfants et plantent des jardins exubérants destinés à produire autant de plantes hybrides que possible. Ils se rongent aussi les ongles et s’engagent dans des psychanalyses et des thérapies de régression, cherchant à découvrir qui ils sont vraiment. Ils prennent facilement des nouveaux rôles et les abandonnent tout aussi facilement, devenant souvent les espions et les informateurs du panthéon, mais ils ne sont jamais pleinement à l’aise dans leur propre peau.

Dieu du feu et des volcans, Xiuhtecuhtli est, contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre, un dieu plutôt calme et mesuré. Restant la plupart du temps en retrait dans les affaires de son panthéon, il essaye de ne pas prendre parti, même s’il possède pourtant une influence considérable. En tant que source de la chaleur du foyer, il est dieu plutôt apprécié par les gens. Responsable également de la bonne continuation du calendrier et de l’année, il est le dieu qui gère la course du temps.
À notre époque, il est l’astronome amateur qui a découvert une nouvelle étoile mais qui a préféré ne pas en retirer de gloire, le volcanologue qui étudie seul, et le chauffagiste qui termine son travail et disparait sans rien dire. Il préfère passer le moins de temps possible dans le Monde, nul ne sait pourquoi.
Les enfants de Xiuhtecuhtli, sont eux aussi réservés. Préférant des professions plutôt solitaires, ils se lient rarement avec les autres. La plupart cependant sont promis a des avenirs brillants et sont destinés à devenir des sommités dans leurs domaines respectifs.

Xoaltecuhtli est le dieu des rêves. Il est une divinité de la nuit, du sommeil et qui régit le rêve et ses perturbations. Rares sont les dieux à connaître sa véritable apparence, il vient et repart accompagné par la brume du sommeil. En tant que messager personnel de Mictlantecuhtli, il est très occupé dans le monde des morts.
De nos jours, il vient très rarement dans le Monde. Et quand il le fait, généralement les gens ne se souviennent plus de lui après l’avoir vu, le considérant comme une apparition onirique. Dans le Monde inférieur en revanche, dès que l’on se laisse entraîner dans le sommeil, on l’invite dans ses rêves.
Les scions de Xoaltecuhtli sont toujours un peu étranges. Impossibles de dire en quoi par contre, juste une impression à leur sujet. Ils choisissent généralement des carrières en rapport avec le sommeil ou la mort.

Xochiquetzal est le joyau des Teotl, la déesse de l’amour, de la beauté, des jeux, de l’art, des fleurs et des papillons. Elle partage ses dons avec l’humanité pour apporter le bonheur à un maximum de personnes. Elle est la source de tout ce qui est beau sur terre, supervisant la croissance et l’éclosion des fleurs. Elle incarne complètement la beauté et l’amour, aucun homme ne peut résister à sa beauté et aucun dieu ne peut la regarder sans l’aimer.
Lorsqu’elle descend parmi les mortels, Xochiquetzal passe rarement inaperçue. Endossant des identités aussi splendides et éblouissantes qu’elles sont éphémères, comme la fleur et le papillon qui sont ses symboles. Elle est la nouvelle top-modèle mondialement connue mais dont on entend plus parler après un ou deux ans, ou la star de la musique qui disparait après avoir publié son premier album.
Les enfants de Xochiquetzal sont tout aussi beaux que leur mère. Resplendissant pendant un temps dans un domaine avant de passer à autre chose où ils brilleront tout autant. Pas spécialement mal intentionnés, ces scions sont néanmoins très volages, passant d’un centre d’intérêt à un autre comme un papillon irait se poser de fleur en fleur.

Dieu chien chargé chaque soir d’accompagner le soleil dans son voyage dans le Monde inférieur ainsi que de guider les âmes des morts jusqu’à l’entrée du Mictlan, Xolotl est un dieu d’apparence monstrueuse, bossu et difforme. Contrairement à la plupart des Teotl, Xolotl n’est pas motivé par les mêmes objectifs de constance céleste, Xolotl n’agit que par peur des autres dieux. Ayant déjà une fois échappé à la mort qui lui était destinée en accomplissant un travail pour son frère Quetzalcóatl, Xolotl a bien l’intention de continuer à retarder son sacrifice de cette façon.
Quand il descend dans le monde, Xolotl prend toujours l’apparence d’une personne présentant une difformité. Qu’il soit bossu, boiteux ou simplement albinos, il passe rarement inaperçu. Il choisit rarement un métier de dirigeant, préférant recevoir des ordres. Il fait toujours tout son possible pour qu’on ne le remarque pas.
Les scions de Xolotl vont toujours par paire. Les descendants que le dieu chien engendre sont toujours des jumeaux. Qu’ils restent ensemble ou soient séparés à la naissance, ils ont toujours le sentiment d’avoir quelqu’un a leur côté. Ils choisissent généralement des professions en marge de la société et ont tendance à servir de bouc émissaire à leurs supérieurs.