Les Netjer

Originaire d’Égypte, les Netjer sont l’un des plus ancien des panthéons (mais pas nécessairement le plus sage). Cette famille de dieux prétend que ses origines remontent à 7000 ans sur les rives du Nil, dans le nord-est de l’Afrique, et qu’elle a survécu au travers de changements culturels, mythiques et physiques qui ont affecté la structure même du monde.
En tant que panthéon, les Netjer se soucient de la ma’at, c’est-à-dire de la justice exprimée à travers l’ordre social. Pour les Netjer, chacun doit connaître sa place, et chaque emploi doit être occupé par la bonne personne. Avant la naissance du temps, les Titans anéantirent les relations convenables qui existaient entre les gens et les Netjer, et ces derniers créèrent donc en remplacement un ordre social dans lequel les gens pouvaient vivre en sachant quelle était leur place au sein de la hiérarchie établie.
De nos jours, les scions des Netjer se préoccupent des troubles à la stabilité sociale provoqués par les actions des Titans. Les déplacements de réfugiés, le mécontentement provoqué par la misère spirituelle ou le chômage, les mouvements révolutionnaires, ce genre d’évènements arrivent à la connaissance des Netjer sous la forme de perturbations dans les royaumes mythiques. Les autres tribus divines trouvent les Netjer étroits d’esprit et conservateurs, mais reconnaissent que les dieux égyptiens savent très bien comment imposer un ordre durable dans un monde chaotique.
Le plus grand point faible des Netjer est leur volonté de préserver la stabilité à n’importe quel prix. Les dieux égyptiens et leurs scions favorisent les solutions causant le moins de désordre possible pour résoudre les problèmes, s’en remettant aux vieux schémas pour maintenir le statu quo. Les autres dieux trouvent cette attitude décevante. Ce sont ces mêmes vieux schémas qui ont permis aux Titans de se libérer, alors pourquoi perpétuer des systèmes aussi faciles à désorganiser ? Pourtant les divinités égyptiennes valorisent la tradition et les attitudes conservatrices car elles y voient un rempart contre le chaos, et laissent derrière elles des sociétés réactionnaires certes, mais solides.

Vertus associées
Conviction, Harmonie, Ordre, Piété

Anhur le Tueur d'Ennemis est le général des armées des Netjer. Prenant l’apparence d’un homme à tête de lion, il est toujours armé de sa lance et prêt au combat. Menant les armées des dieux au combat, il ne cède pas pour autant à la sauvagerie comme Sekhmet, préférant une approche plus stratégique de la bataille.
De nos jours, Anhur apparait toujours sous l’identité d’un militaire. Homme grand et musculeux dotés d’une barbe imposante mais bien entretenue, il impressionne toujours par son physique autant que son génie tactique. Il n’a jamais perdu aucune bataille.
Les scions d’Anhur sont les soldats des dieux. Leur père les sélectionne en fonction de leur habilité au combat et de leur adresse stratégique, afin qu’ils ne soient pas pris au dépourvu. Il semble logique qu’ils soient naturellement attirés par les carrières militaires.

Anubis, le juge des enfers qui procède à la pesée de l’âme des défunts, possède le corps d’un Nubien et la tête d’un chacal (mais à l’époque actuelle, il ne se montre que rarement sous cette apparence). Ses ennemis disent qu’il a aussi l’âme d’un chacal, mais généralement ceux qui le rencontrent le trouvent courtois et raffiné, avec un humour noir mais plaisant. Dans la légende, il est assis, sa balance à la main, dans la salle des deux Justices dans les Enfers égyptiens.
Anubis a vécu sous l’apparence d’un entrepreneur de pompes funèbres, d’un juge, d’un avocat, d’un joaillier ou d’un garde du corps, selon son humeur. Aucun de ses clients n’est mort tant qu’il était sous sa protection, mais peu ont survécu après un de ses départs courroucés.
Les scions d’Anubis montrent le même dévouement, et la même versatilité. Fins psychologues comme leur père, ces scions font habituellement preuve d’une farouche loyauté envers les autres scions et les groupes qu’ils jugent dignes de confiance. Mais s’ils sont déçus ou désenchantés par les actions de leurs compagnons, les scions d’Anubis n’hésiteront guère à les abandonner ou même à se retourner contre eux s’ils ne parviennent pas à les convaincre de l’injustice de leurs actes.

Bastet à la grâce féline est la reine des chats, mais elle n’est ni un pion ni une marionnette aux mains du Destin. Elle a une tête de chat, une peau couleur chocolat et des yeux verts aux pupilles verticales comme en ont les chats.  Tout ce que son animal sacré voit, Bastet le voit aussi. Thot a fait d’elle la gardienne de son livre, un ouvrage magique qui contrôle des forces toutes-puissantes, comme l’espace-temps ou le cycle de la vie, de la mort et de la renaissance, afin de ne pas risquer de détruire accidentellement l’univers. Bastet l’utilise pour garder les hommes dans les limites du temps mortel. Ses scions l’aident à protéger ces secrets des mortels comme des dieux et des Titans.
A l’époque moderne, Bastet apparait sous la forme d’une femme svelte aux hanches rebondies et aux gestes gracieux. Elle a été danseuse du ventre et tenancière d’un bordel, dame du monde tenant un salon et espionne à Paris. Elle a même joué le rôle d’une geisha au Japon lors d’un programme spécial d’échange entre les dieux, il y a de nombreuses années de cela. De toutes les Netjer, Bastet est la plus ouverte aux nouvelles expériences.
Ses scions aiment aller à l’exploration et à la rencontre de la nouveauté. Ils commencent généralement par une observation prudente, avant d’explorer leur sujet plus en profondeur, comme s’il s’agissait d’un exercice théorique. Une fois assurés que cela ne présente aucun danger, ils y plongent totalement. C’est d’habitude à ce moment-là qu’ils se rappellent que la curiosité est un vilain défaut.

L’une des plus célébrées des déesses égyptiennes, Hathor est une divinité bénéfique, compréhensive et magnifique, responsable de l’art et du bonheur. Déesse de la joie, de la fête, de la musique et des arts, elle préside aux festivals dont le seul but est d’apporter la joie aux participants ; elle est aussi une déesse de la famille, et est connue pour protéger les enfants, donner la fertilité aux femmes, et soigner leurs maux avec amour.
Aimant se mêler aux mortels pour mieux les nourrir et les protéger, Hathor a revêtu de très nombreux rôles au cours des époques. Actuellement, il est possible de la croiser comme une vieille nourrice aimante, une cuisinière bio au grand cœur, ou une fêtarde invétérée écumant les boites de nuit. Mais quel que soit son déguisement, elle a toujours de quoi dépanner une personne dans le besoin.
Les scions d’Hathor sont chéris par leur mère. Mais elle ne les surprotège pas pour autant, car Hathor sait qu’une part du bonheur et de la joie vient de la découverte et de l’expérience. Elle les incite juste à faire la fête autant que possible et a toujours aider les gens dans le besoin. Ses enfants n’empruntent généralement pas de voie particulière. Ils suivent ce qui leur plait le plus, ce qui peut varier fortement d’un scion à un autre.

Domaines de prédilection : Heku – Animal (vache) – Émotions (joie) – Fertilité  – Son
Attributs épiques de prédilection : Charisme

Compétences associées : Animaux – Art – Empathie – Médecine – Politique – Présence

Fils d’Osiris et d’Isis, Horus est l’un des plus jeunes dieux des Netjer. Il a une tête de faucon, la peau couleur café, et c’est le plus conservateur de tous les dieux égyptiens. Il aime évoquer l’époque de son incarnation parmi les mortels en tant que pharaon de l’ancienne Égypte et visite régulièrement le musée du Caire pour contempler les objets enterrés avec Toutankhamon. « Du matériel de second ordre », l’entend-on se moquer, et il peut parler sans fin des gloires de son pays jusqu’à ce que son auditoire tombe de sommeil.
Cela étant dit, c’est un adversaire implacable et un grand défenseur de la justice. A l’époque moderne, il prend souvent l’apparence d’un jeune homme athlétique à la peau blanche avec un bandeau sur un œil (quelle que soit sa forme, Horus n’a pas d’œil gauche, qu’il a perdu dans un combat contre Seth). Il a été officié de police en uniforme, détective en ronde de nuit, marshal convoyant des prisonniers, juge en exercice, agent d’Interpol et membre de la police montée canadienne. Comme cette dernière, il rattrape toujours son fugitif, mais le ramène plus souvent mort que vif.
Les scions d’Horus sont tout aussi dévoués et investis. Ils embrassent fréquemment des carrières en rapport avec le maintien de l’ordre, et franchissent souvent la ligne séparant la loi de la vengeance, à la consternation de leurs supérieurs. Dans les fonctions de direction, ils s’intéressent surtout aux avantages que leur procure leur position, au détriment de leurs devoirs. Ils manifestent toujours un gout pour les choses belles et luxueuses et préfèrent généralement l’or à l’argent.

Domaines de prédilection : Heku – Animal (faucon) – Justice – Lune – Soleil
Attributs épiques de prédilection : Force

Compétences associées : Athlétisme – Commandement – Corps à corps – Mêlée – Politique – Vigilance

Brune au visage mince, à la poitrine menue et à a taille fine, courageuse et rusée, Isis est la déesse de la magie et la protectrice des familles. Autrefois, elle a poussé un serpent à mordre Râ afin de l’affaiblir et de la contraindre à partager son pouvoir avec les Netjer en révélant son nom. Elle s’est aussi abstenue de ramener totalement à la vie son époux Osiris afin de pouvoir faire entrer son fils Horus parmi les Netjer. Isis est une manipulatrice des sentiments et des pensées, et tourne toute chose d’abord à son avantage, à celui de son panthéon ensuite, à celui de l’ensemble des dieux en troisième, et enfin à l’avantage de l’ordre établi. Toutes les autres choses et personnes passent clairement en dernier.
A l’époque moderne, Isis prend de nombreuses apparences et échappe aux définitions. Elle choisit ses incarnations dans le monde mortel en veillant à être au bon endroit au bon moment plutôt qu’en choisissant une carrière ou un personnage spécifique. Que ce soit comme domestique ou comme matriarche, elle est toujours à la meilleure place pour accomplir le plus grand bien, du moins tel qu’elle le conçoit. A la différence des autres dieux guérisseurs, elle n’utilise ses pouvoirs qu’après avoir obtenu des concessions utiles à ses projets.
Parmi ses propres scions, peu ont une attitude aussi intéressée, en partie parce qu’Isis veut qu’il en soit ainsi. Elle préfère des scions attentionnés mais dociles qui peuvent être utilisés pour favoriser ses plans puis oubliés jusqu’à ce qu’elle ait à nouveau besoin d’eux.

Domaines de prédilection : Heku – Gardien – Magie – Santé
Attributs épiques de prédilection : Charisme – Manipulation

Compétences associées : Culture – Intégrité – Investigation – Occultisme – Politique – Présence

Khepri, le dieu de la renaissance, est l’un des dieux les plus importants des Netjer. C’est lui qui est chargé de déplacer le soleil lorsque celui-ci traverse le Monde inférieur et de la ramener à la surface au matin, en conduisant la barque solaire lors de son voyage au Duat ou en le faisant rouler par terre comme le font les scarabées selon les légendes. Malgré son rôle primordial, il était relativement peu adoré, mais Khepri ne cherche pas spécialement la gloire et la vénération, il accomplit simplement sa mission pour le bien du Monde.
A l’époque moderne, lorsque Khepri descend dans le monde, il ne prend jamais une apparence particulièrement imposante, comme peuvent le faire d’autres dieux. Il préfère prendre l’aspect le plus adéquat pour accomplir sa mission. Qu’il soit un simple conducteur de taxi ou le chauffeur d’une limousine, il ne cherche pas à attirer l’attention et fait juste ce qu’il à faire, comme l’animal qui lui est lié.
Les enfants de Khepri, comme leur père, restent discrets. Ils sont souvent des gens réservés et introvertis mais très travailleurs, accomplissant souvent leur travail sans demander l’aide de personne.

Domaines de prédilection : Heku – Animal (scarabée) – Psychopompe – Soleil – Terre
Attributs épiques de prédilection : Vigueur

Compétences associées : Animaux – Athlétisme – Empathie – Intégrité – Résistance – Survie

Sœur jumelle d’Isis et épouse dévouée de Seth, Nephtys, déesse du deuil, est une réflexion sombre de sa sœur ; stérile et amère, elle a peu de choses en commun avec la belle déesse de la vie, utilisant son pouvoir plutôt vers l’aide et le secours des morts. Il est dit qu’aucune personne morte, quelle que soit sa stature ou sa sagesse,  ne peut espérer traverser Duat sans la protection de Nephtys, qui soutient sans flancher les défunts alors qu’ils accomplissent leur long voyage. En tant que déesse de la nuit, elle est la maîtresse des ténèbres au-delà de la compréhension humaine, mais agit tel un guide dans les abysses, menant ses fidèles en sécurité à travers les ténèbres et révélant les secrets cachés dans le noir.
Ne pouvant enfanter elle-même, Nephtys ne se rend pratiquement pas dans le Monde mortel. Les rares fois où elle le fait, c’est toujours sous l’identité d’une personne en rapport avec la mort, qu’elle soit l’épouse du gérant d’une entreprise de pompe funèbres qui aide les familles des défunts à faire leur deuils ou la personne prononçant l’éloge funèbre d’une personne à son enterrement, ses mots aident toujours les gens à mieux vivre la perte des êtres chers.
Les scions adoptés par Nephtys ne sont qu’une piètre compensation pour les enfants qu’elle ne peut pas avoir par elle-même. Pire encore, ils lui rappellent constamment sa propre stérilité. Ses enfants ont donc souvent affaire à une mère dure et insensible qui attend beaucoup d’eux sans montrer de grande reconnaissance. Ils sont naturellement attirés par des carrières en rapport avec la mort, que ce soit dans la médecine légale ou les pompes funèbres.

Osiris est un gentilhomme entre deux âges, grand, aux membres déliés. Il a des cheveux bruns et bouclés, la peau vert sombre (sa couleur n’est pas aussi prononcée quand il circule secrètement parmi les mortels, mais elle garde tout de même une nuance de vert), des yeux verts et préfère les costumes en lin aux jeans ou à la laine. Dans la légende, Osiris était roi d’Égypte quand il fut assassiné et découpé en morceaux par son frère. Sa femme Isis le ramena à la vie, mais Seth avait détruit ses organes génitaux. Comme un eunuque ne pouvait régner, le pouvoir passa à son fils Horus et Osiris fut à la place intronisé roi des morts. Quand il traite avec des scions et des déités, il ne cache pas ses intentions de manipuler les émotions et les plans, mais les gens aiment l’aider parce qu’il semble si bon et si sage. Ce n’est qu’après son départ que l’on réalise à quelle aberration on a donné son accord, et combien l’on se retrouve en dette envers lui.
Osiris a eu quelque chose comme 7000 ans pour surmonter sa colère et s’habituer  à diriger un royaume d’esprits défunts. Il a fait de son mieux pour qu’ils s’y sentent à l’aise et s’appuie sur leur travail et leur aide pour rendre sa vie plaisante quel que soit l’endroit de la réalité ou du Monde supérieur où il réside. On le rencontre sous l’apparence d’un homme d’affaires fortuné ou d’un membre d’une obscure famille de la noblesse européenne, avec plus d’argent en banque que même les dieux n’en ont généralement. A l’heure actuelle, Osiris joue efficacement le rôle d’éclaireur pour les Netjer, baratinant des scions nouvellement éveillés autour d’un délicieux repas à Paris ou à Kuala Lumpur pour renforcer leur attachement à la cause des dieux.
Les scions d’Osiris ne sont pas nés de la même manière que les autres enfants des dieux. Ils empruntent des chemins différents et Osiris peut les sélectionner et les choisir. Cela leur donne une bien plus grande liberté dans leurs actions, car ils conservent davantage leur personnalité mortelle et ne deviennent pas de simples marionnettes entre ses mains, comme Osiris l’aimerait parfois.

Ptah apparait toujours sous la forme d’un homme chauve légèrement bedonnant aux bras et aux jambes trop longs, avec des rides d’expression autour des yeux, de la bouche et sur le front. Talentueux, intelligent et espiègle, Ptah est le dieu égyptien des artisans et des artistes qui travaillent la pierre, le bois et le tissu. C’est surtout un dieu aux jouets merveilleux : casse-tête, modèles réduits, poupées et jeux. Le dieu donne vie à ces objets et cherche en permanence de nouvelles techniques parmi les mortels.
A l’époque moderne, Ptah a été un formidable concepteur de jeux, un adepte de cryptologie aux capacités surprenantes, un maitre charpentier, un sculpteur inspiré et un architecte inventif. Les gens se rappellent de lui comme d’un homme ivre d’excitation quand ses projets deviennent réalité. Mais Ptah n’est pas qu’un concepteur de jouet. Ses outils et ses armes sont également très utiles.
Les scions de Ptah sont pareillement motivés et enthousiasmés par la joie pure de la création. Ils sont généralement imaginatifs et espiègles, mais transpirent en même temps la maîtrise et la compétence. Cette combinaison les rend dangereux quand on s’en prend à eux.

Dans les mythes égyptiens, Râ était le créateur de l’univers, le dieu soleil qui traversait le ciel dans la barque solaire, dispensant ses bénédictions à tous les hommes. Dieu de la magie tout puissant, rien dans la Création ne pouvait lui nuire jusqu’à ce qu’Isis obtienne par la ruse qu’il lui révèle son nom véritable. Après cela, Râ ne fut plus qu’un dieu semblable en puissance aux autres dieux. Il en a conservé de l’amertume, même s’il prétend être au-dessus des querelles des Netjer. Les autres déités se moquent de sa nature distante,  de ses mains manucurées et de son air circonspect.
De nos jours, Râ prend la forme d’un homme grand et svelte aux longs doigts, au teint mat et aux cheveux crépus. Il est d’âge mûr sans être vieux, et peut prendre différentes identités : marchand d’antiquité du Moyen-Orient, diplomate, imam ou cadre d’une coopérative d’énergie solaire. Les gens se souviennent de lui comme d’un homme distingué, doté d’une grande force de personnalité, méditatif et avisé dans ses conversations.
Les scions de Râ sont également méditatifs et avisés. Ils sont forts sans l’être trop, et ce sont des experts du monde naturel. Les choses qui ne sont pas à leur place ont peu de chances d’échapper à leur attention.

Déesse sanguinaire et impitoyable de la vengeance, Sekhmet est la main de Râ lui-même qui traque ceux qui le méritent et leur administre la justice à l’aide de ses griffes et de ses crocs. Elle est également la protectrice des anciens pharaons, menant leurs armées à la guerre et protégeant les frontières contre les invasions. Elle est la Déesse Écarlate, la Maîtresse Terrifiante et la Dame des Massacres, qui lave les crimes dans le flot interminable du sang des coupables.
Pour les mortels, Sekhmet a toujours pris des rôles violents et associés à l’ordre, dirigeante d’une milice extrémiste, procureur requérant toujours la peine de mort, assassin travaillant pour le gouvernement. Les mortels qui l’ont côtoyé se souviennent toujours d’avoir passé un mauvais moment, d’avoir l’impression qu’elle pouvait leur sauter à la gorge à tout moment.
Les scions de Sekhmet sont eux aussi obsédés par le sang et la vengeance. Et une fois qu’ils sont pris par la soif de sang du combat, il est bien peu de choses qui peuvent les arrêter. Mais ils suivent toujours les ordres, lorsque leur mère, ou un autre membre important des Netjer leur demande d’accomplir une mission, ils vont au bout, qu’elle qu’en soient les conséquences.

Seigneur du salawa (un cousin du chien) et gardien de la maison de la maladie, Seth est le frère malveillant et déloyal d’Osiris. Là où son frère est bon est généreux, Seth est mauvais et cupide. Ce qu’Osiris donne, Seth à la tête de salawa le reprend. Les autres dieux lui font rarement confiance étant donné qu’il a assassiné son frère et qu’il aime semer la discorde. Pourtant, en tant que gardien des frontières désertiques du monde, il empêche les Titans d’y pénétrer.
Aux yeux des hommes modernes, Seth s’est fait passer pour un solide commando du corps des marines, un garde aux frontières, un bourreau et un tortionnaire professionnel. Ou qu’il aille, il apparait comme un étranger suspect (les Américains le voient comme un Arabe et les Arabes comme un Américain) au nez exceptionnellement long et aux oreilles curieusement carrées. Les gens gardent de lui un souvenir déplaisant et évoquent ses brusques sautes d’humeur.
Les scions de Seth sont tout aussi versatiles. Ils ont été des activistes politiques jeteurs de pierre, des militaires impliqués dans des atrocités et des « collecteurs de fonds » pour des organisations criminelles ou politiques. Peu nombreux sont les dieux qui apprécient les rejetons de Seth, mais force est de reconnaitre qu’ils ne rechignent à aucune tâche que le panthéon pourrait avoir à leur confier, du moment que le salaire est correct.

Seigneur des crocodiles, Sobek est un dieu du mal amendé. Dans l’ancienne Égypte, les crocodiles étaient redoutés mais ils étaient aussi considérés comme une image de l’abondance et de la fertilité du Nil. Aussi Sobek à la tête de crocodile et aux écailles vertes en guise de peau atténue-t-il dans le monde les actes maléfiques des autres. Il est aussi pour les Netjer celui qui est capable de prendre des mesures expéditives. Bien qu’il s’occupe rarement de régler lui-même des choses, il est capable de voyager parmi les dieux et entre les mondes pour amener les changements positifs nécessaires en un minimum de temps.
À l’époque moderne, on se souvient de Sobek surtout pour ses cheveux splendides et son sourire à pleines dents. Le dieu crocodile qui dans sa forme humaine est grand et élancé, avec un goût prononcé pour les vêtements de qualité et la bonne chère, préfère les villes à la campagne. Il est rare qu’il sorte sans porter au moins quelques bijoux, il se fait passer pour un avocat, mais il est plus souvent une sorte de médiateur à qui il importe peu de savoir si l’affaire est résolue à coups de mallette de billets ou de fusil à canon scié. Du moment que ses vêtements restent propres et que la nourriture est bonne, Sobek repousse à plus tard tout projet de départ.
Les scions de Sobek montrent les mêmes inclinations. Ils font rarement les choses eux-mêmes, préférant agir sur les autres pour qu’ils fassent le travail à leur place. Ils n’échafaudent pas de plans, préférant plutôt mener à bien les plans des autres. Ils ont tendance à occuper des métiers comme chauffeur routier, coursier à vélo, clerc de notaire, cadre moyen, bureaucrate et journaliste pour la presse à scandales.

Rares sont les êtres à comprendre mieux le pouvoir des mots que Thot à la tête d’ibis. Bien qu’il apprécie les calembours, les jeux de mots et les énigmes, Thot dit toujours exactement ce qu’il pense. Ses mots sont précis comme ceux d’un professeur de linguistique, et pourtant il parle à une vitesse telle qu’il est difficile à suivre. Thot est un gardien de secrets et un créateur de langages pour interpréter ces secrets. Il est aussi le créateur de la magie, ainsi que l’inventeur des archives. Il peut recréer en trois dimensions n’importe quel événement des 4000 dernières années, à condition de pouvoir trouver des textes relatifs à cet événement.
Sous son déguisement mortel, il apparaît comme un homme grand aux traits tirés et aux cheveux bruns. À l’époque moderne, Thot est souvent apparu dans des professions intellectuelles. Il a aussi été magicien à Las Vegas, libraire, vendeur de bibelots, écrivain et astronome. Préférant accomplir sa magie loin des regards, il a tendance à masquer ses plus grands tours sous différents niveaux de prestidigitation, comme un oignon dont les couches en dissimulent d’autres. Rares sont ceux qui ont réussi à percer le cœur de ses plans et de ses intentions.
Les scions de Thot sont tout aussi subtils et dissimulent des plans simples derrière des façades complexes. Ils montrent du talent comme archivistes et comme magiciens. Ils n’ont pas leur pareil comme conteurs, analystes du langage et de ses emplois abusifs, concepteurs de logiciels et créateurs de systèmes. La plupart des systèmes de sécurité informatique des mortels sont comme des portes ouvertes pour les rejetons du dieu ibis.